Hier après-midi s’est tenu en visioconférence le CHS du SIAAP. Étaient présents la CGT, l’UNSA et FO. À l’ordre du jour du comité, le nouveau protocole sanitaire au regard du COVID et le plan d’action du télétravail au SIAAP, point pour lequel aucun document ne nous a été transmis.
Le SIAAP a non seulement reconduit, mais il a aggravé son protocole sanitaire précédent qui avait été rejeté par toutes les organisations syndicales :
La mention du recours par le SIAAP à la sanction contre les agents qui ne respecteraient pas les gestes barrière a été reconduite. Ainsi donc, si on comprend bien, un agent qui déclare un collègue « cas contact » au travail est par définition sanctionnable. Le SIAAP a donc institué une mesure qui va à l’encontre de la santé publique et de la protection de la santé des agents.
De plus, l’interdiction que le SIAAP s’était fixée pour organiser des réunions de plus de six personnes a été levée, si bien que les risques de propagation sont accentués. Il est vrai que le SIAAP s’octroie depuis longtemps le droit de transgresser ses obligations, y-compris celles qu’il s’est lui-même fixées, comme en témoigne sa réunion du 12 février à la Cité de l’Eau (au sobriquet de « COVID party ») où il a réuni pour une conférence de cadres plus de cent vingt personnes, si ce n’est beaucoup plus (le Président du CHS ne sait pas répondre sur le nombre).
Ce protocole sanitaire qui revient en arrière sur la préservation de la santé des personnels qui travaillent au SIAAP a été soumis à l’avis du CHS alors que nous avions appris le matin même qu’un « cluster » avait touché le service 1 de SAV dans des équipes où les agents sont « brassés » avec des équipes d’autres services. À ce propos, FO et les autres organisations représentatives au CHS de SAV ont demandé un CHS extraordinaire en urgence. Nous attendons la réponse. Quant au protocole sanitaire, il a pour sa part été une nouvelle fois rejeté à l’unanimité par les organisations syndicales. Le SIAAP n’en a cure. Son bilan de santé et sécurité au travail 2020 avait été rejeté tout autant et le SIAAP ne s’est pas remis en cause d’un iota.
Concernant le plan d’action du télétravail, nous avons été surpris de constater qu’il n’y avait aucun bilan de fourni aux représentants des personnels. Aujourd’hui, nous sommes incapables de savoir qui est en télétravail et qui ne l’est pas. Comment accomplir son devoir de représentant en CHS dans ces conditions ? L’administration centrale nous répond d’aller voir en CHS local. Pour le moment, à SAV par exemple, aucun CHS local n’est prévu sur la déclinaison du protocole sanitaire. Le SIAAP n’est plus à cela près. Notons aussi que le SIAAP a refusé de confirmer la dotation (notamment le VPN), à laquelle il s’était pourtant engagé, pour permettre aux élus et aux représentants des personnels d’avoir accès aux réunions et aux ressources syndicales à distance.
Lors de ce CHS, les représentants n’ont pas été brimés ou censurés, mais en revanche, nous avons assisté à un débat de sourds. Comme d’habitude, le SIAAP a voulu nous entraîner sur son terrain devenu de prédilection : l’exercice de l’analyse comportementale des agents. Florilège. Le COVID serait de la faute des agents « cas contact » ou de ceux qui ont « des cafetières pirates », quand ce n’est pas l’analyse profonde, si l’on ose dire, où l’on apprend, au sujet des travailleurs, que « des méchants, des mauvais, il y en a aussi au SIAAP ». Oui, oui, on se souvient même qu’un directeur en avait même dénombré 90% parmi les agents. 90 % de « passifs » ou de « nuisibles ». Cette appréciation n’a toujours pas été démentie par le SIAAP.
Pour conclure cet article, nous notons que le SIAAP a diffusé ce matin un nouveau support de communication destiné à ses agents. Intitulée SIAAP Ensemble – la newsletter des agents du SIAAP, cette feuille, qui aurait pu en bon français s’appeler « lettre d’information », se propose, si l’on se fie à son titre, ni plus ni moins que de représenter les agents. Nous croyions, trop naïvement peut-être, que ce rôle était l’exclusivité des représentants et des élus du personnel. Il est vrai que le SIAAP a tout juste fait le ménage en censurant les organisations syndicales. Gageons que ce fait à lui seul n’aide pas ce petit dernier à conquérir le terrain ainsi occupé. La résistance est toujours là.
Paris, le 27 avril 2021