Avant-hier s’est tenu un CT où il était notamment question des réorganisations importantes à la DT, à la DSAR et à SAM. Étaient présents l’UNSA, la CGT et FO. Le représentant de FO a lu sa déclaration générale qui posait surtout la question brûlante de la baisse historique du pouvoir d’achat du personnel. En effet, comme les agents le savent, depuis le tournant inflationnaire de juillet, FO mène campagne pour que le SIAAP adopte des mesures urgentes en faveur du pouvoir d’achat et pour l’ouverture de négociations sur l’indexation du régime indemnitaire à l’inflation. Jusqu’à aujourd’hui, et y compris à ce CT, le Président Didier est demeuré mutique sur cette question, si ce n’est pour inviter les organisations syndicales à discuter de certains sujets prochainement. FO est invité le 17 octobre à 11 heures. Comme nous voulons être entendus, nous déjeunerons avant.
La réorganisation de la DT
La réorganisation de la DT va conduire à la création de 11 postes d’ingénieurs et d’un poste d’agent administratif budgétaires supplémentaires. Ainsi, en y ajoutant les postes nouvellement créés à SAV, l’effectif global du SIAAP passera, si nous avons bien noté, de 1776 à 1831 postes. La situation des agents au regard de la charge de travail actuelle et des évolutions à venir justifiait ces créations de poste. FO a insisté pour que le SIAAP adopte en priorité les recrutements en interne puis au sein de la FPT, et ce, dans le respect des règles de publication, avant de faire appel à des agents contractuels. Le DG a dit que le SIAAP s’y conformerait. Nos collègues ingénieurs seront vigilants, sans nul doute.
En corollaire, l’administration a aussi mis en avant la nécessité de pourvoir à des emplois requérant des compétences qui n’existent pas dans la FPT. Pour Force Ouvière, l’incitation et l’aide substantielle à passer les concours permettent de pallier cet inconvénient, mais la mise en place d’un service public national de l’eau, comme il y en eut à EDF ou à la SNCF, est la seule véritable réponse pour garantir le droit de l’accès à l’eau pour nos concitoyens. FO et la CGT se sont abstenus, tandis que l’UNSA a voté un avis CONTRE.
La réorganisation de la DSAR
La déclaration jointe très détaillée devrait largement contenter les lecteurs qui veulent approfondir le sujet. Qu’on retienne cependant que nous avons offert à la direction de soutenir en CT sa réorganisation, mais à condition de retirer du dossier les points qui inscrivent la polyvalence dans l’organisation. Le personnel, à la DSAR comme ailleurs, rejette viscéralement la polyvalence qui remet en cause les métiers et la sécurité. Il rejette aussi l’atteinte au droit aux congés et aux absences autorisées (concours, droit syndical, temps partiel, etc.). Échaudés, les agents concernés ne veulent pas de ces organisations qui ouvrent la voie ou qui s’apparentent au Toyotisme (ou Lean management). La confusion entretenue entre « solidarité » et « polyvalence » ne les trompe pas non plus : ils savent que la réglementation garantit au SIAAP de pourvoir quand elle le veut à la nécessité de service. Sur le terrain, la réponse de la direction a déjà été perçue comme décevante, d’autant plus que dans l’équipe d’exploitation constituée de 8 postes, il manque à l’heure actuelle 4 recrues.
Force Ouvrière a aussi demandé, avec la CGT, la création d’un 6e poste d’égoutier. Cette demande se justifie par les absences actuelles et les évolutions à venir. Le SIAAP, comptant sur le volontariat parmi les exploitants, nous promet un suivi des besoins. Les égoutiers devront par conséquent essuyer les plâtres de cette politique d’économie de postes, lesquels sont pourtant nécessaires pour l’accomplissement des missions en toute sécurité et dans le respect des droits essentiels des agents. Notons pour terminer que nous avons obtenu des engagements positifs pour le plan de formation et la mise à jour des fiches de poste qui intégreront à nouveau les spécifications en matière de santé et sécurité au travail. FO a néanmoins voté un avis CONTRE, tandis que la CGT et l’UNSA se sont abstenus.
La réorganisation de SAM
Sur le périmètre antérieur, la réorganisation de SAM n’induit pas de variation d’effectifs, si nous avons bien compris les explications. Nous avons aussi noté qu’il était question de garantir la disponibilité des 3 magasins, répartis sur des sites éloignés, en constituant au moins un service minimum autour d’une main de 3 agents. Nous avons relevé les risques inhérents à une polyvalence entre des agents de grades et de fonctions si différents (C, B et B+). La direction a exclu toute notion de polyvalence. Arguant pour les agents occupant les postes de « méthode maintenance » de remplacements ponctuels, un à deux par an, tout au plus, elle s’est voulue rassurante. Nous verrons à l’usage.
Nous avons en revanche été plus sceptiques au sujet de l’autosurveillance réglementaire des performances par le laboratoire, lequel sera désormais rattaché, non plus à la direction, mais à la production. Le dossier indique : « il faudra impérativement veiller à l’indépendance des activités du laboratoire pour garantir l’intégrité des analyses produites ». La direction ajoute que les agents concernés sont favorables à ce rattachement. C’est un fait qu’aujourd’hui le SIAAP ne nous présente pas les éléments pour nous rendre compte des mécanismes prévus au regard de son avertissement. Pour finir, ajoutons que le transit du courrier entre les sites sera à terme rattaché au poste du Directeur de SAM. Nous laissons le lecteur en penser ce qu’il voudra. Nos 3 organisations FO, UNSA et CGT se sont abstenues lors du vote.
Conclusion
Sur la forme, FO n’est pas satisfait de la qualité des débats en CT, lesquels prennent trop souvent une tournure expéditive. On sent de la part du SIAAP qu’il n’y a pas vraiment la volonté de s’expliquer devant les représentants du personnel. Pourtant, les problèmes sont nombreux et nécessitent des réponses. Le pouvoir d’achat, nous l’avons écrit. Mais peut-être surtout la question des effectifs. Les agents, qu’ils soient encadrants ou non, n’en peuvent plus de ces services « gruyère », où il manque tant d’agents du fait des vacances de poste ou des CDD jetables, voire des stagiaires (travail gratuit), sur des postes de titulaires, où l’on demande des polyvalences horizontales (métiers différents), mais aussi, de plus en plus souvent, verticales (niveaux de responsabilités différents). Que fait-on du droit aux congés ? Du droit à exercer son métier ? Du respect des qualifications ? Du droit à travailler en sécurité ? Le SIAAP a payé DSS des millions pour faire adopter aux agents une pensée d’un autre âge : ceux-ci devraient ainsi intégrer l’idée que les accidents de service sont nécessairement de leur faute. Les agents ne veulent pas de ce Toyotisme rampant, où chaque collectif devrait produire, et ce, indépendamment des moyens et du respect des droits du personnel, le tribut à une organisation du travail dont l’unique aiguillon est la rentabilité.
Chers Collègues, la censure du SIAAP étant ce qu’elle est, pour faire respecter votre droit fondamental à l’information syndicale, n’hésitez pas à vous abonner à la lettre d’information de ce blog et à faire abonner.
Maisons-Laffitte, le 6 octobre 2022